Après le siège...

Effectivement ce n'était guère courant d'entendre une elfe ronchonner, mais cela était signe de guérison.

Lorsque Morwen revint avec le plateau, Ithilwen se jeta littéralement dessus et englouti le thé chaud, le pain, les fruits et le verre de lait, bref tout avait été engloutis.

Quand Morwen lui parla de faire des pas et à sa future "douleurs" lors de ces exercices "pratiques" Ithilwen lui fit un sourire inocent et lui répondit:

"Bien sûr que je te le dirais si j'ai mal" Morwen éclata de rire ce qui fit à comprendre a l'elfe que son petit jeu pour feindre la bonne volonté ne marcha pas.

"J'ai hâte de pouvoir remarcher, j'en ai déjà assez d'être couché dans ce lit...Mais dis moi, comment a la population? et les travaux de reconstruction avancent-ils bien? Et comment vont les blessés? Et mon peuple? Et y a t'il encore des enemis? Bref je veux tout savoir!!!"

Devant ce flot de questions Morwen vit que son amie avait soif de nouvelles, elle inspira profondément et se mit à répondre à toutes ces questions.

Tous les survivants qui le pouvaient s'activaient à reconstruire la palissade qui encerclait la cité. C'était le plus urgent à faire. Les renforts arrivés plus tardivement n'étaient pas de trop pour prêter main-forte. Ils y avaient passé la nuit... A présent, le soleil se levait et promenait ses doux rayons matinaux sur les elfes qui travaillaient main dans la main avec les hommes. Aucun spectacle ne pouvait faire plus plaisir après une terrible bataille que celui de la fraternité dans l'adversité.

Le rythme de travail ralentissait, Gandalf venait d'apporter de la nourriture pour tous. Faramir en profita pour s'éclipser et gravir la colline vers le campement de l'infirmerie. Il ne pensait plus qu'à ce qu'il allait dire à Morwen. En fait, il n'avait pas à redouter cette entrevue car les nouvelles dont il était porteur étaient toutes bonnes et encourageantes quant à l'avancée des travaux et l'avenir de la cité.

Un mouvement, toutefois, le fit tourner la tête vers le bois au bas de la colline voisine. Faramir aurait juré avoir vu une créature entrer précipitamment dans l'étendue boisée juste au moment où il avait laissé ses compagnons et s'était éloigné de la cité. Il n'eût pas le temps d'approfondir sa réflexion. Le bois était trop éloigné. Le temps qu'il l'atteigne et il lui faudrait déjà retourner aider ses compagnons pour poursuivre la reconstruction. L'homme n'aurait alors pas respecté la promesse faite à la jeune femme de venir lui donner des nouvelles dès que possible. Elle était originaire de cette cité, elle avait plus que le droit de savoir ce qui s'y passait, d'autant plus qu'elle ne pouvait apporter son aide, retenue par sa noble tâche de guérisseuse.

Tout à ses pensées, il atteignit l'entrée du campement. A la fois troublé et déçu de ne pas avoir affaire à Morwen, il demanda d'une voix mal assurée à la guérisseuse elqui se trouvait là où est-ce qu'il pourrait la trouver. Il fût guidé vers la "chambre" d'une elfe qui se prénommait Ithilwen.

Un peu gêné d'entrer dans la chambre d'une Dame qu'il ne connaissait point, et qui en plus était blessée, il attendit quelques instants sur le seuil et ne put s'empêcher d'entendre les questions de l'elfe. Possédant toutes les réponses qu'elle désirait, il se décida à entrer et se racla la gorge.

Je suis navré de vous déranger, mes Dames, mais je viens d'entendre les questions qui vous tracassent et, justement, je venais vous délivrer du poids de certaines interrogations...

Les deux femmes étaient sans doute surprises de le voir faire son entrée ainsi, car elles ne disaient plus un mot, l'invitant sans doute à continuer.

La reconstruction de la cité n'a pas été stoppée de toute la nuit, elle est réellement en bonne voie, c'est un bon espoir pour votre peuple, très chère, dit-il en inclinant la tête vers Morwen.
Les elfes y participent activement, c'est tout à votre honneur, ma Dame, poursuivit-il en s'adressant cette fois à Ithilwen. Vous faites partie d'un peuple extrêmement courageux et très agréable à fréquenter. Les pertes ont été lourdes, il faut l'avouer, mais les héros anonymes ne sont pas morts pour rien. Il ne semble plus y avoir d'ennemis...

Le souvenir de l'ombre du bois lui revenait en mémoire...
A moins que...
Il s'ouvrit aux deux femmes de ce qu'il avait furtivement aperçu en montant jusqu'ici. Devinant Morwen quelque peu frustrée de devoir rester à l'nfirmerie quand bien même elle aimait son métier, il lui proposa de l'accompagner pour voir ce qui se dissimulait dans les bois.

Morwen s'apprêtait à répondre aux multiples questions de son amie lorsque Faramir fit son entrée. Ithilwen l'avait déjà vu dans la cité du Gondor mais sans plus, il s'excusa auprès d'elles du dérangement et expliqua qu'il avait les réponses à ses questions. Ithilwen le détailla et vit que les joues de son amie s'empourprèrent légerement, elle sut immédiatement que quelque chose se passait entre eux deux, surtout au moment ou Faramir s'inclina devant son amie.

Par contre elle ft plus inquiétée par les révélations sur les ombres du bois.

C'est effectivement très louche ce que vous nous dîtes là Capitaine, vous avez raison de vouloir aller voir, peut être est-ce une poignée de mutins qui se préparent à une nouvelle attaque...Tu devrais accompagner le Capitaine dit Ithilwen à son amie avec un clin d'oeuil discret que le Capitaine ne remarqua guère, cela te fera du bien de t'occupper l'esprit autrement que par du sang et des gémissements, et ne t'en fais pas pour moi je vais mieux et Calathiel s'ocuppera de mes soins.

Devant les arguments de son amie Morwen ne put que s'incliner, elle se leva et Faramir salua la malade avant de partir. Morwen allait aller chercher ses affaires Ithilwen lui souhaita bonne chance à sa manière d'elfe

"Soyez prudents et qu'Elbereth vous protège".

Morwen s'apprêtait à proposer à Ithilwen de commencer d'ores et déjà une petite séance de rééducation, tout en papotant, quand elle fut interrompue par l'entrée de Faramir dans la tente. L'humaine écouta attentivement les propos qu'il tint, d'autant plus qu'elle les avaient attendus impatiemment.

Tout comme sa compagne, elle se crispa un peu lorsque le capitaine leur confia ses craintes et lui proposa une petite "balade en forêt" si l'on peut dire, mais qui ne serait certainement pas de tout repos.

Je serai bien évidemment ravie de vous accompagner, mais...

Le seul argument qu'elle ait pu opposer à Ithilwen était qu'encore une fois elle la laissait seule, alors qu'elle-même avait accompagné l'humaine dans ses nombreuses blessures et ne l'avait pas quittée. Morwen culpabilisait, mais si c'était l'intéressée qui la poussait à partir, qu'y pouvait-elle ?
Ithilwen avait raison, comme toujours, il fallait se rendre à l'évidence. On ne manquait pas de guérisseurs et de guérisseuses, vue l'heure matinale la plupart des blessés n'était pas encore réveillée, et l'elfe serait encore une fois entre de bonnes mains. Ce dont Morwen ne douta plus dès qu'elle sortit pour aller s'armer. Elle croisa Haldir le joli coeur qui se dirigeait vers la tente de sa bien-aimée pour recueillir quelques nouvelles sans doute. Elle le salua d'un sourire entendu puis dévala la colline pour retrouver son compagnon de route.

Vous avez eu raison de nous entretenir de ce que vous avez vu. Il n'aurait guère été prudent de s'y rendre seul...

Une fois les paroles échappées de sa bouche, Morwen se rendit compte que ses propos pouvaient être interprétés de deux façons. D'un côté, ils pouvaient s'entendre comme des paroles de solicitude, et de l'autre comme une provocation quant au courage de l'homme à affronter seul le danger. Comment allait-il le prendre ? De toute façon, Morwen ne regretta en rien ce qu'elle venait de dire. Elle n'aurait pas supporté de marcher à ses côtés en silence.

Suite de cette histoire "Chasse à l'uruk"

Haldir vit passer Morwen en vitesse, sans avoir le temps de lui demander quoi que ce soit sur sa destination. Il entreprit de rejoindre Ithilwen, c'était de toute façon ce pour quoi il venait. Si l'humaine ne lui avait rien dit et juste souri, c'est qu'il n'y avait rien de neuf, ou du moins rien de grave à signaler. Pas de nouvelles, bonne nouvelle... disait-on.

Il entra dans le campement et prit le chemin maintenant familier qui menait à la chambre d'Ithilwen.
Il la trouva en train de faire un effort surhumain pour se lever de son lit et débarasser son plateau-repas. Mais elle n'avait pas encore assez de forces pour recommencer à marcher toute seule...

Ithilwen, que faites-vous, mon aimée ?! Vous êtes inconsciente ! Il ne faut pas que vous preniez l'initiative de vous lever sans personne pour vous rattraper au cas où !

Il avait dit cela un peu brusquement, à la manière dont on réprimande une petite fille, ou tout au moins une personne fragile. Alors qu'il n'avait pas du tout l'intention de rabaisser son elfe préférée. Il avait déjà failli la perdre pour de telles paroles irréfléchies et, à bien penser, il n'avait pas du tout envie de recommencer. Aussi espéra-t-il, un peu follement il fallait l'avouer, qu'Ithilwen ne relèverait pas ces paroles. Pour se faire pardonner, et surtout pour faire oublier sa réaction en entrant, il lui proposa, plutôt que de se recoucher, de faire quelques pas à son bras.

A peine Morwen était-elle sortie de sa chambre qu'Ithilwen, en ayant marre de rester couchée entreprit de se lever, ce ne fut pas une mince affaire...

D'abord il fallut à la jeune elfe beaucoup de contorsions pour se débarasser de ses draps et couvertures et puis la longue robe de nuit dont on l'avait affublée la gênait atrocement, enfin elle réussit en relevant ladite robe de nuit à s'asseoir sur le bord de son lit puis avec une bonne poussée sur ses jambes et en se cramponnant au montant du lit elle se mit debout. Elle resta là un moment cherchant son quilibre, puis l'ayant trouvé, elle fit quelques pas difficiles puis prit le plateau du petit déjeuner pour le déposer un peu plus loin, C'est à ce moment là qu'Haldir entra dans la chambre, de saissisement le plateau tomba avec fracas. Celui-ci la réprimanda.

"Décidément se dit-elle il aurait pu faire guérisseur avec Morwen" Elle fit la moue.

"Je suis juste blessée pas encore handicapée mon Coeur, mais bon c'est vrai je veux aller trop vite, mais vous le savez je hais restez là couché sans rien faire, cela m'exaspère"

"J'en conviens ma Douce, mais faîtes attention ce n'est pas le moment de rouvrir votre blessure. Laissez moi m'occupper de ramasser le plateau, je vais vous aider à passer une cape et des chaussures et je vous aiderais à faire quelques pas à l'extérieur"

Il l'aida à enfiler sa cape qu'il ferma à l'aide d'une broche en forme de feuille, puis des chaussures plates décorées de perles rouges et tout en la soutenant lui fit traverser la tente pour se retrouver en haut de la colline. Là Ithilwen huma l'air frais de l'extérieur et ferma les yeux en sentant la caresse du soleil sur son visage.
"Hmmm il était temps que je prenne l'air, j'aimerais tant aller me balader mais je sais que cela m'est interdit" dit-elle piteusement.

"Pas si sûr" répondit Haldir en la soulmevant dans ses bras avec beaucoup de d"licatese et à la grande surprise d'Ithilwen "Voilà, ma Dame, je vous emmène vous promener comme vous le souhaitez"

Ithilwen riait de bon coeur et se laissa emmener, respirant l'air frais à grandes goulées.

Ithilwen se laissa emporter par Haldir jusque la colline qui surplombait la ville et bien plus loin encore. Les collines vertes émereaudes et les plaines verdoyantes s'étendaient à pertes de vue, le soleil faisait briller les multitudes de gouttes d'eau sur le sol tels des diamants, elle respira pronfondément le vent qui hélas la ramenait à la réalitée en lui faisant respirer des odeurs guères apétissantes...

Elle s'apuya sur un des quelques rares arbres sur la coline et regardait au loin, Haldir lui prit la doucement la main.

Elle soupira, et resta un moment silencieuse qu'elle finit par briser:

"Je suis lasse de tout ceci mon Aimé dit-elle en regardant vers la citée détruite, j'en ai assez de voir de la destruction, la mort, le sang et la souffrance...Comprenez moi bien je ne regrette pas d'être venue ici mais...

Il la coupa

"Vous n'avez guère à vous justifier ma Douce."

"Je ne me justifie pas dit-elle en le regardant dans les yeux j'essaye d'expliquer ce que je ressens, je suis venue ici pour Morwen car c'est son peuple et aussi pour touts ces inocents, mais maintenant j'ai soif de calme et d'apaisement, de me retrouver dans un lieu ou je me sentirais chez moi dit-elle dans un soupir...

Haldir l'étreignit doucement et lui caressa doucement les cheveux et enroula un doigt autour d'une de ses boucles soyeuses puis lui dit doucement près de son oreille

"Rentrons en Lórien alors Ma Douce, dès que tout ceci sera fini et que vous serez rétablie, emmenons Morwen avec nous, je voulais vous proposer...Il hésita un instant avant de parler Nous nous sommes fiancés seuls, ils seraient peut être temps d'oficialiser cela, qu'en pensez vous?"

Ithilwen sourit doucement dans le cou de son Amour et une larme de bonheur perla sur sa joue, elle le regarda, il esuya sa larme un peu alarmé puis elle se raprocha déposa un doux baiser sur ses lèvres et lui dit:

"Voilà une excellente idée Mon Coeur, rien ne pouvait me rendre plus heureuse"

Ils restèrent là un moment puis Haldir ramena Ithilwen dans sa chambre, épuisée elle s'endormit et rêva de ses fiançailles en Lórien, une fois réveillée ele attendait impatiemment Morwen pour le lui raconter et pour savoir ce que celle-ci allait lui raconter aussi...

C'est lorsqu'il sortit de la chambre d'Ithilwen qu'Haldir tomba à nouveau sur Morwen, qui paraissait très en forme. Elle courrait plutôt que de marcher, et avait du mal à contenir la febrilité qui l'habitait.

"Pardon !" dit-elle en se retournant à la hâte alors qu'elle venait de manquer de renverser l'elfe en rentrant dans la tente.

Il ne sut ce qu'elle pu bien dire à son aimée Ithilwen, toujours est-il que, lorsqu'il revint dans la chambre, la belle elfe était debout, très faible, mais pourtant prête à sortir avec son amie.

"Vous êtes folle ! Ithilwen est déjà sortie aujourd'hui, elle ne peut retourner dehors avec vous !" s'exclama-t-il. Décidément, cette humaine était bien trop survoltée. Et c'est de la même façon qu'elle lui répliqua :
"Je sais ce que je fais ! Laissez-nous, c'est moi la guérisseuse, et si je juge qu'Ithilwen a bien plus à gagner en venant dehors avec moi plutôt qu'à rester s'amollir dans cette chambre, je le fais pour son bien ! Vous n'êtes pas le seul à vous soucier de son bien-être !"

C'en était trop pour le noble homme qui ravala ses répliques et sortit, vexé.